« Le concours des bailleurs à l’hébergement d’urgence est devenu indispensable. ICF Habitat s’implique fortement ».

Chaque année, ICF Habitat met à disposition une partie de son patrimoine vacant à l’accueil temporaire de familles en grande difficulté et de migrants, avec le concours d’associations. Durant l’hiver 2017/2018, près de 450 logements ont ainsi été mis à disposition par le Groupe, en réponse à la demande des pouvoirs publics. Philippe Mazenc, directeur de la DRILH, nous explique les enjeux de l’implication des bailleurs sur l’hébergement d‘urgence.


 

Philippe MazencQuelles sont les missions de la DRILH ?
Philippe Mazenc : La DRILH est un service de l’Etat unique en France. Nous accompagnons, sur l’Ile-de-France, les personnes les plus démunies dans leur accès au logement, depuis l’hébergement d’urgence jusqu’au logement pérenne et ce, en coordination avec les collectivités locales et les associations. Nous intervenons sur tout le périmètre du logement : construction, rénovation, prévention des expulsions, etc.

Qui sont les personnes hébergées ?
P. M. : Il n’y pas de profil type : il peut s’agir de familles avec de jeunes enfants, de femmes ou d’hommes isolés, de migrants, de personnes dont la trajectoire de vie a basculé… Le devoir de l’Etat, c’est justement l’inconditionnalité de l’accueil, quelque soit le statut des personnes dans le besoin.

Quels sont les besoins de l’Ile-de-France en matière d’hébergement d’urgence ?
P. M. : Il y a plus de 100 000 personnes hébergées tous les soirs en Ile-de-France dans les structures d’accueil. 30 000 sont orientées sur Paris intramuros. Cette année, en plein cœur de l’hiver, alors que toutes les solutions de mise à l’abri étaient activées, 3000 personnes dormaient encore dehors à Paris. Malgré les moyens déployés, 20 000 chambres d’hôtels sont mobilisées pour faire face à cette demande qui ne cesse de croître.

Comment travaillez-vous avec les acteurs du logement ?
P. M. : L’Etat subventionne les associations comme Aurore pour leur permettre de passer des conventions avec les propriétaires d’immeubles. A travers ces subventions, l’Etat participe aux investissements qui sont nécessaires à l’utilisation des sites. Quand il y une très forte tension sur l’hébergement, notamment l’hiver, nous sollicitons les bailleurs. Leur concours est devenu indispensable.

Ont-ils des obligations quant à l’hébergement des personnes ?
P. M. : L’hébergement fait partie du cadre général de la mission des bailleurs sociaux, mais ce n’est en rien une obligation. L’intervention d’ICF Habitat est aussi d’autant plus remarquable. ICF Habitat la Sablière répond systématiquement à nos sollicitations pendant la période hivernale. Au-delà de cette réactivité, il y a aussi, chez les équipes, une écoute particulière, une sensibilité, une volonté véritable d’apporter sa participation. Cette relation de confiance est très appréciable.