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Le partenariat d’innovation « Bâtiments mobiles et modulables » (BMM) initié en 2021 par le groupement réunissant Banque des Territoires, SNCF Immobilier, ICF Habitat et le Département de Seine-Saint-Denis, entre en phase de production industrielle avec un objectif de 200 unités par an pendant 4 ans soit environ 10 opérations en 4 ans.
Face aux enjeux de transition écologique et de décarbonation du monde de la construction, les Bâtiments Mobiles et Modulables font le pari du bâtiment réemployable, temporaire et déplaçable à haute qualité d’usage et environnementale répondant aux seuils 2028 de la réglementation environnementale.
1. Des bâtiments mobiles et modulables en structure bois pour des usages résidentiels, d’hébergement ou d’activités
Les BMM ont été conçus par le groupement mené par le constructeur SELVEA, associé aux cabinets d’architecture VIRTUEL et ALT et les bureaux d’études Ethic, Géranium, Atelier Rouch, et au constructeur gros-œuvre Edile. Titulaire du marché de partenariat d’innovation, ils ont mené à bien durant 18 mois des études de recherche et développement permettant la mise au point d’un système constructif permettant d’atteindre des performances inédites en matière de construction temporaire :
- Structure et isolation en matériaux biosourcés : bois issu des forêts des Cévennes pour la structure et les façades ; papier et textile issus du réemploi pour l’isolation.
- Une production industrialisée 100 % française à partir d’un catalogue de 15 types de modules, au service de projets architecturaux contextualisés : chaque opération est confiée à une maîtrise d’œuvre qui utilise le système constructif pour répondre au contexte du territoire et aux besoins spécifiques du programme.
- Un bâtiment produit hors site et dont la déplaçabilité est anticipée dès l’origine : les modules d’hébergement peuvent être réagencés pour des programmes de logements ou d’activités sans modification majeure ; le démontage et le remontage peuvent être opérés par un tiers.
- Conformité à la réglementation environnementale à son horizon d’application de 2028. Les bâtiments sont alimentés en chauffage par des pompes à chaleur en hiver, et ventilés naturellement l’été, avec possibilité d’ajout de brise-soleil en façade pour augmenter le confort d’été selon les orientations et localisations.
- Des constructions sans artificialisation ne nécessitant que des micropieux ou des pieux métalliques en fondations.
- Un bilan carbone au m² six fois inférieur à une construction similaire RT2012.
- Un bâtiment léger et réalisé en usine à 90 % avec un temps de chantier et des nuisances réduites.
2. Une première mise en œuvre à l’été 2025 pour un centre d’hébergement et d’un local associatif temporaires au Clos St Lazare à Stains (Seine-Saint-Denis)
La société Toits Temporaires Urbains a obtenu son premier permis de construire à caractère précaire et lance aujourd’hui avec SELVEA la fabrication de 94 modules. Cette première opération sera installée sur la frange sud du quartier du Clos St Lazare à Stains, et sera destinée à un local associatif et un centre d’hébergement. Ses concepteurs sont les cabinets ALT et Virtuel.
Une étape transitoire dans le projet urbain du Clos Saint Lazare
La tour 8 du Clos St Lazare à Stains démolie en 2015 dans le cadre du programme de rénovation urbaine, a laissé un terrain vacant le long de l’avenue Stalingrad. C’est là que Toits Temporaires Urbains implantera sa première opération déplaçable jusqu’à l’aménagement d’une cité artisanale dans le cadre du nouveau programme de renouvellement urbain (NPRNU).
Le Clos Saint-Lazare poursuit en effet sa rénovation avec la démolition des tours le long de l’avenue Stalingrad, la requalification des espaces publics, l’aménagement de nouveaux espaces de jeux pour les enfants et enfin la construction de logements libres et d’activités artisanales. Ce projet ambitieux est porté par la Ville de Stains, l’Etablissement public territorial Plaine Commune, le bailleur social Seine-Saint-Denis-Habitat et la SPL Plaine Commune Développement avec le soutien de l’Agence nationale de renouvellement urbain (ANRU).
Lorsque les projets de construction de la cité artisanale seront prêts à démarrer, Toits Temporaires Urbains désassemblera les constructions pour les déplacer sur un autre site, destiné à accueillir soit le même programme soit un programme différent. Ce sera la démonstration de la mobilité et de la modularité du système constructif.
Un projet social inédit porté par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis
Le centre d’hébergement qui sera installé à Stains à l’été 2025 accueillera 30 femmes isolées et leurs enfants, soit environ 90 personnes. Pour cela, le Département de Seine-Saint-Denis a désigné l’association La Main Tendue pour accompagner ces femmes. Le Département porte en effet l’ambition de substituer de vrais lieux d’accueil aux places hôtelières aujourd’hui proposées à ces femmes en situation de précarité dont il a la responsabilité au titre de sa compétence protection de l’enfance.
L’opération est également lauréate du programme national Engagé pour la Qualité du Logement de Demain porté par les Ministères de la Culture et du Développement durable. Dans ce cadre, une mission de recherche a été confiée à une équipe du centre de recherche Laboratoire Espace Travail (LET) de l’école d’architecture de Belleville.
Stéphane Troussel, président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis : « Dans un contexte de grande tension sur le secteur du logement et de l’hébergement d’urgence en Seine-Saint-Denis, nous devons faire preuve d’inventivité pour trouver des solutions innovantes, en particulier sur le foncier vacant. C’est pourquoi le Département de la Seine-Saint-Denis s’est engagé résolument dans le projet Toits Temporaires Urbains aux côtés de ses partenaires. Grâce à cet outil, nous pourrons ouvrir prochainement un centre d’hébergement d’urgence pour une trentaine de femmes isolées avec enfants à Stains. »